Rencontre avec David Foenkinos : chapeau l’artiste !

David Foenkinos à l'Institut français de Munich
David Foenkinos à l'Institut français de Munich le 25.09.18 © A.Tondre

La rencontre littéraire du 25 septembre 2018 avec David Foenkinos était un moment feelgood comme on les aime. Dans une ambiance conviviale où l’humour jouait au ping-pong au rythme des questions posées avec brio par Camille Fresnais, la bibliothécaire de l’Institut français, David Foenkinos s’est livré avec beaucoup de générosité. Voici quelques morceaux choisis.

Les vertus cicatrisantes de la littérature pour David Foenkinos

Gravement malade à l’âge de 16 ans, David Foenkinos a vécu une expérience de mort. « C’était en 1991, il n’y avait pas d’internet. Peut-être que ç’aurait été différent si j’avais été davantage connecté« . En tout cas, il s’est mis à lire, fait nouveau pour lui, venu d’un milieu ignorant tout des livres.

Il a découvert Belle du seigneur et L’étranger. Ces livres, entre autres, l’ont « consolé, cicatrisé et émerveillé ». Après sa maladie, il a retrouvé une « énergie de vie qui lui a donné envie de voir le bon côté des choses ».

L’écriture, l’un de ses modes d’expression

Il se décrit comme « foutraque« . Malgré cela, il produit énormément. Entre les romans, les scénarios, les films et sa passion pour la musique – il a été professeur de guitare – il est sur tous les fronts !

Néanmoins son humilité n’est pas feinte. A propos du court-métrage réalisé sur « les pieds de gens connus mais que personne ne peut reconnaître« , il avoue « vous pouvez vous en passer« . Et lors d’une interview, à la question « Pourquoi écrivez-vous ? » il a répondu « Parce que je n’ai pas trouvé de bassiste« . 

Existe-t’il une recette pour écrire des romans à succès ?

Il n’y en a pas, dit-il clairement. En fait, David Foenkinos est un grand sensible qui ressent pour mieux comprendre. « C’est parce que je ne sais pas tout que j’écris et que j’apprends« .

« J’ai sans doute capté l’air du temps avec ce mot délicatesse ». Et le succès apporté par La délicatesse publié en 2009 chez Gallimard (plus d’1 million d’exemplaires vendus) lui a donné la liberté d’écrire ensuite ce qu’il voulait. D’où Charlotte, l’histoire vraie de Charlotte Salomon, qu’il a mise sous les projecteurs, et qu’il est très heureux d’avoir fait connaître au public français.

Sa marque de fabrique, signale Camille, ce sont ses propres notes en bas de pages. Oui, confirme-t’il, « je les trouve très sexy« .

« Je suis un psychopathe de l’Allemagne »

Il ne parle pas allemand mais a « un trip avec l’allemand« . La culture et la littérature allemande sont pour lui très importantes. Il apprécie d’ailleurs son traducteur allemand « génial« avec qui il réalise un vrai travail d’équipe. Lors de la rencontre, il a même conseillé au public, très nombreux puisque le salon bleu de l’Institut français a fait salle comble, de lire ses livres en allemand, qu’il trouve « bien meilleurs« . 

« J’aime tellement la langue allemande que j’ai intégré une chanson en allemand dans le film Jalouse, avec Karin Viard. Son mot préféré en allemand ? « Frühstück« , car « ça donne envie de prendre son petit-déjeuner, non? « . Et pour bien enfoncer le clou, il précise encore : « Ce que je préfère chez une femme ? Qu’elle parle allemand. »

Vers la beauté

Chacun a sa définition de la beauté. Mais pour son héros Antoine Duris, « la contemplation de la beauté était un pansement de la laideur. Ce gardien de musée, autrefois professeur aux Beaux-Arts, aime parler avec le portrait de Jeanne Hebuterne de Modigliani car elle ne le juge pas, elle le comprend.

David Foenkinos a exprimé, à son propre étonnement tant il a apprécié son inspiration du moment, cette magnifique formule : « La beauté est comme un état amoureux avec le monde« .  

Agnès Tondre 

Le lendemain , David Foenkinos a rencontré les élèves du Lycée Jean Renoir (Terminale L et 1ères) Les élèves du LJR sont des habitués des débats socio-littéraires. Ils l’ont, cette fois, surtout interrogé sur son métier. Peut-être – son mot favori en français- aura-t-il ainsi fait naître des vocations.

Vous trouverez les différents ouvrages de David Foenkinos à la Librairie française, Georgenstr.43.

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