L’expatriation, ce n’est pas toujours ce que l’on croit. Vivre à Munich, pour Estelle Lauvergne, ce n’était pas un choix au départ. Mais son histoire est celle d’une adaptation réussie. La sienne, arrivée avec mari et enfants en 2012 sans parler allemand, mais aussi celle de jeunes réfugiés. Depuis deux ans elle travaille au sein de l’école SchlaU à leur intégration dans la société.
Diplômée d’une grande école de commerce, ex-consultante à Paris et aux USA, Estelle a effectué un tournant il y a quelques années. Marquée par une expérience humanitaire au Népal au cours de ses années d’études, elle a choisi de mettre ses compétences au service de fondations et associations qui œuvrent sur le terrain. Après un Master en éducation réalisé avec l’université de Londres, elle a commencé à Munich comme bénévole. Depuis 2 ans elle travaille dans une école pour réfugiés et cela fait sens.
Mineurs réfugiés devenus apprentis
La SchlaU-Schule est une école fondée en 2000 par un travailleur social. Il s’était rendu compte que les jeunes demandeurs d’asile de 16-18 ans recevaient peu de soutien sur le plan éducatif. Aller à l’école ? Possible, mais en primaire uniquement – pas si simple pour des jeunes de 16 ans ! Travailler comme apprentis ? Impossible sans les bases de langue et de culture allemandes.
Il a alors développé un concept pédagogique unique adapté à des jeunes majoritairement Afghans à 46,3 %, Somaliens (10,7%), Irakiens (7,3%), Nigérians (5,4%), Syriens * (5,4%), Ethiopiens ou Sénégalais. (Chiffres 2015).
Ces 300 jeunes – 75% de garçons et 25% de filles – qui parlent des langues différentes et au niveau très hétérogène, passent désormais l’équivalent du Brevet (Mittelschulabschluss) des écoles bavaroises en candidats libres. La plupart intègrent ensuite une école d’apprentissage (Berufsschule) et poursuivent comme apprentis dans les entreprises (Ausbildung).
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Vivre à Munich dans une situation stable