Visiter Munich par quartier : Haidhausen le français

Cabane Haidhausen - Kierchbaumhof
Kierchbaumhof © A.Tondre

Ancien quartier pauvre et insalubre, habité par des artisans aux revenus modestes, Haidhausen ne faisait pas rêver. Pas comme aujourd’hui ! Haidhausen est devenu un quartier prisé et agréable à vivre. Les artistes qui s’y sont établis dans le milieu des années 70 y sont sans doute pour quelque chose car il y a désormais un style Haidhausen avec des places pittoresques, des boutiques uniques et des restaurants attirants. Le quartier est d’ailleurs habité par des jeunes et des familles avec enfants en bas âge. Et son lien avec la France est marqué, sur la forme et le fond. 

Un peu d’histoire

Au Moyen-Âge s’établirent dans les faubourgs ceux qui ne pouvaient s’acheter le droit de cité, le Bürgerrecht, ne devant pénétrer dans la ville que dans la journée. 

Puis au XVIème siècle arrivèrent des ruraux ayant fui la misère qu’ils connaissaient à la campagne. Ils s’installèrent alors à Haidhausen comme artisans : couvreurs, plombiers, ébénistes, boulangers, marchands de charbon etc.

On les appellait les Tageslöhner, les journaliers. Ils se partageaient alors des maisons entre plusieurs familles, les Herberge, typiques de Haidhausen, comme le Kierchbaumhof, datant de 1760.

Kierchbaumhof © A.Tondre

Restauré et fortement fleuri, cette « maison-témoin » de l’habitat de l’époque traduit peu les difficultés de logement que connaissaient les familles de journaliers. Elles s’y entassaient, chacune ne disposant que d’une chambre pour laquelle les familles s’endettaient lourdement. Insalubres, ces Herberge étaient propices aux épidémies et furent détruites au XIXème siècle.

Ruelle Haidhausen © A.Tondre

Au XIXème siècle Haidhausen accueillait de nombreuses casernes. La guerre de 1870, et son trésor de guerre obtenu grâce à la victoire contre les Français, servit à rénover ce quartier. Les plans d’urbanisme ouvrirent les perspectives par de larges rues, des boulevards et des grandes places. En découla la volonté de nommer un « quartier français », der Franzosenviertel, du nom des batailles gagnées contre eux – rien de touristique donc dans ces dénominations comme les places de Paris ou de Bordeaux, les rues de Metz ou d’Orléans.

Bordeaux Platz © A.Tondre

Le changement s’est ensuite opéré dans les années 70. En plus de l’arrivée des immigrés, les Gastarbeiter, et de leur famille, Haidhausen fut habité par des artistes attirés par les loyers peu élevés et la proximité du centre-ville. Ils furent bien inspirés car une grande vague de restauration à partir de 1976 permit au quartier de se refaire une santé et une beauté, toujours d’actualité.

A voir

Laisser un commentaire