Huis Clos par la Cie Antéros

Comédie Huis Clos Munich
Sophie Meinecke, Isabelle Gozard, Huis Clos © Ludo-Vici

Comédie de l’absurde, c’est comme cela qu’est décrite Huis Clos, la pièce de Jean-Paul Sartre. Car Sartre pensait avoir écrit une pièce drôle.. Ah oui, vraiment ? On sourit, on rit jaune mais l’impression générale est cependant assez glaçante…Cela ne tient pas aux acteurs, tous formidables, mais au sujet lui-même…C’est remarquable, un excellent moment de théâtre !

Huis Clos : qu’il fait chaud, ici !

Créée le 27 mai 1944, Huis Clos est la pièce la plus connue de Jean Paul Sartre. Ceux qui dans la salle la connaissaient déjà ne l’ont  pas trouvée démodée du tout. Mais les plus jeunes pour lesquels cette pièce était une découverte ont été surpris par le sujet. Il leur a fallu un moment avant de comprendre de quoi il retournait. Et la mise en scène, sobre, entretient efficacement le suspense. Quant aux répétitions de Garcin sur la chaleur du lieu « qu’il fait chaud, ici ! » , elles finissent par se laisser décoder.

Huis Clos : geschlossene Gesellschaft

On pourrait se croire dans la salle d’attente d’un médecin…ou bien dans une soirée privée, dans laquelle des personnes très différentes apprendraient à se connaître. Un journaliste, Garcin, une employée des postes, Inès et une mondaine, Estelle, s’observent et se questionnent entre des silences d’une rare intensité.

La raison de la présence des uns et des autres devient vite obsédante. Même si chacun se pose au début en victime, les masques finissent par tomber. En fait, aucun n’est là par hasard. Et les jugements sont portés, implacables. Et si c’était cela, l’enfer ? Non pas la torture physique mais le poids du regard accusateur de l’autre ?

L’enfer c’est les autres.

« Les autres sont au fond ce qu’il y a de plus important en nous-mêmes pour notre propre connaissance de nous-mêmes », dira Sartre en préambule à l’enregistrement phonographique de la pièce en 1965. A méditer…

Avec Isabelle Gozard, habitée, Sophie Meinecke, étincelante, Christoph Franz, parfait, et Andreas Mayer, digne.

Avec sa compagnie théâtrale Antéros, Petra Maria Grühn, allemande d’état civil et amoureuse du français, choisit de réunir sa troupe de comédiens aguerris chaque année depuis 2011, pour monter une pièce de langue française. A l’instar de Petra Maria qui a joué dans plus de 40 créations, tous les comédiens suivent une carrière d’artistes à l’international.

Christoph Franz, Huis Clos © Ludo-Vici

Agnès Tondre

 

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