Max Mannheimer, l’un des derniers témoins de l’Holocauste

Max Mannheimer était, entre autres, un conteur. Il a su captiver l’attention des milliers d’élèves qu’il a rencontrés. Pas avec des contes de fées, non, en racontant sa propre vie de rescapé de 7 camps.

Aîné d’une famille de 5 enfants, il a été déporté avec sa famille à Theresienstadt puis Auschwitz- où il a perdu sa femme, ses parents, une soeur et un frère. Il fut ensuite déporté à Varsovie puis à Dachau, Karlsfeld, puis Mühldorf – où il a attrapé le typhus – et, finalement en avril 1945 à Tutzing. Après la guerre il s’est juré de ne plus mettre les pieds en Allemagne et a retrouvé sa ville d’origine en Tchécoslovaquie. Mais il a rencontré sa seconde femme, allemande,  et est revenu à Munich en 1946. Il y a exercé plusieurs métiers : commerçant, auteur et peintre.

Les élèves du lycée Jean Renoir de Munich l’ont rencontré à l’école et ont été fort impressionnés par ses récits. Et tous les ans, le même charme opérait. Max Mannheimer savait intéresser les jeunes car il était authentique.

Il est décédé le 23 septembre à l’âge de 96 ans.

Les messages reconnaissants d’élèves affluent sur les réseaux sociaux. Nombreux sont ceux qui ont été touchés par l’énergie de cet homme qui, depuis les années 80, n’a cessé de faire passer ce message : « vous n’êtes pas responsables du passé mais il est de votre responsabilité d’éviter que cela se reproduise. »

Le mémorial du camp de concentration de Dachau,  lui a rendu hommage et mis un livre de condoléances à disposition. Il précise dans un communiqué combien Max Mannheimer a oeuvré, inlassablement, contre l’oubli, contre toute forme de radicalisation et contre l’antisémitisme.

Chevalier de la Légion d’Honneur en 1993, il a reçu de nombreuses récompenses.

Agnès Tondre

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