Munich et la bière au Stadtmuseum

A l’occasion des 500 ans du Reinheitsgebot, le décret sur la composition de la bière en Bavière, Munich et la bière sont mises en valeur au Stadtmuseum. L’exposition « La Bière- Le Pouvoir-Munich » ou Bier-Macht-München délivre des informations précieuses sur ce breuvage de qui a traversé le temps !

Les 500 ans du Décret Reinheitsgebot

Les brasseurs munichois ont suivi le Reinheitsgebot, décret  du 23 avril 1516, à la lettre: de l’eau, de l’orge et du houblon. Cette norme permit d’unifier la fabrication. Une petite évolution est intervenue par la suite avec l’ajout de la levure. Mais en aucun cas on n’a ajouté d’ingrédient chimique.

L’histoire de la fabrication de la bière

Imaginez le voyage des moines, traversant les Alpes pour présenter au Pape leur nouvelle boisson. Les voyages de l’époque, longs et sans climatisation, n’étaient pas appropriés pour conserver les saveurs de la bière. Elle arriva donc dans un piteux état.  Et quand le Pape réalisa le test gustatif, il trouva cette boisson parfaitement dénuée de plaisir, donc adaptée au Carême – malins, les moines !

En hiver, la glace naturelle était le premier moyen de conserver la bière. Des découpeurs de glace ou Eiserer taillaient la nappe gelée des canaux du Nymphenburg à la scie et la transportait jusqu’aux brasseries.

D’ailleurs les brasseries se sont bien concentrées au fil du temps : de 63 en 1800 elles sont passées à 7 en 1960. Les brasseries internationales sont désormais au nombre de 6 : Augustiner (indépendante), Hofbräuhaus (propriété de l’Etat de Bavière), Hacker-Pschorr, Löwenbräu, Paulaner et Spaten (appartenant toutes les 4 au groupe belge Interbrew). Elles sont impériales et règnent dans le monde entier.

Enfin la science et la technique ont fait évoluer la production de la bière sur plusieurs points. Pasteur, et ses travaux sur les levures, a indirectement influé la confection de la bière. Linde, industriel munichois, a permis sa conservation à l’échelle industrielle. C’est en 1873 qu’il a mis en place le premier compresseur de froid dans la brasserie Spaten. Et c’est grâce à cette nouvelle technique que  Munich n’a cessé d’exporter sa bière.

La commercialisation de la bière

Et le marketing dans tout ça? Les brasseurs l’ont bien intégré! De la définition du logo, en passant par les bouteilles ou les chopes, sans oublier le prix. Ah, le prix ! La bière a toujours semblé chère ! Une gravure témoigne des émeutes sanglantes d’octobre 1848 à Munich, du fait de l’augmentation du prix de la bière tandis que les brasseurs roulaient sur l’or – la goutte qui avait fait déborder le Maß!

Si on a pendant longtemps bu la bière dans des petits établissements, l’équivalent de nos bistrots, ils ont tous disparu pour cause de loyers de plus en plus astronomiques. C’est alors que les grands restaurants-brasseries ont pris le relais.

Enfin, last but not least, la Fête de la Bière ou Oktoberfest est bien devenue un événement majeur pour la ville. Depuis 1810 et le mariage du jeune Prince héritier bavarois Louis avec la princesse Thérèse de Saxe-Hildburghausen,  la ville commémore ces réjouissances. C’est la famille Schottenhammel qui, en 1867, construisit la première tente. Depuis, c’est dans cette tente que le maire de Munich débouche chaque année le premier fut de bière.

Le poids économique et culturel, mais aussi politique, de la bière pour la ville est énorme. La bière imprègne Munich, qui lui doit beaucoup. Sans la bière, Munich ne serait pas Munich !

P.S. : Le Stadtmuseum conserve une collection permanente intéressante sur la bière à Munich. D’autres informations se trouvent dans le Musée de la Bière. Et si vous voulez participer à l’Oktoberfest entre amis, n’oubliez pas de réserver.

Agnès Tondre

Visite de brasseries et dégustation

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