Un roman de chez nous : Peindre la pluie en couleurs

Roman d'Aurélie Tramier peindre la vie en couleurs
Peindre la vie en couleurs par Aurélie Tramier @ A.Tramier

Ce joli titre du dernier opus d’Aurélie Tramier, « peindre la pluie en couleurs« , laisse supposer un mélange de drame et d’optimisme. Objectif atteint ! Car ce roman de 336 pages, lu d’une traite, nous fait effectivement passer par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel des émotions. On s’attache à ces petits orphelins, Eliott et Léa, à leur imaginaire de contes de fées et à leur confrontation avec la réalité. Un joli livre à lire cet été, au soleil et sous la pluie !

Morgane

Morgane est une héroïne très actuelle, directrice d’une crèche, confrontée aux parents et à leurs exigences parfois démesurées, auxquelles elle aimerait apporter des réparties efficaces. A ce parent normalien qui demande : « Quel est le programme pédagogique pour les grands de deux ans et comment se fera la validation des acquis ? Elle voudrait répondre : « Cette année nous travaillerons sur Kant et la notion de résilience. C’est un peu ambitieux, mais comme tous les enfants de ce groupe sont précoces, cela ne devrait pas poser de problème. »

Solitaire, exigeante elle aussi, elle se sacrifie pour un métier qui ne lui apporte aucune joie. Le destin de cette femme blessée se trouve bouleversé par le drame de sa vie. Sa soeur chérie et son beau-frère décèdent dans un accident de la circulation. Et les dernières volontés de sa soeur deviennent son fardeau : elle doit prendre en charge ses neveu et nièce, Eliott,10 ans et Léa, 6 ans.

Eliott

En prenant la parole via son journal intime, Eliott nous livre son point de vue d’enfant devenu orphelin. Lui aussi doit faire face à de nouvelles responsabilités et aimerait bien être davantage choyé par cette tante assez proche des vilaines soeurs de Cendrillon. Il trouve alors refuge auprès de sa soeur, solaire, sa grand-mère, compensatrice, et sa psychologue, attentive. Mais la réalité est compliquée pour lui. « Je n’arrive pas à m’endormir. Dans ma tête, il y a trop de choses, maman. Il y a vous, d’abord, vous me manquez tellement, j’y pense tout le temps, le matin, le soir, en me levant, à l’école… Je ne savais pas que je vous aimais tant… »

Prendre un enfant pour le sien…

Les personnages de « peindre la pluie en couleurs » sont tous concernés par une relation avec les enfants : remords et regrets pour les uns, joies et soutien pour les autres. Parfois même, la relation avec un enfant parrainé semble plus douce qu’avec un enfant biologique à côté duquel on est passé en ayant tout faux !  Cette introspection sur la relation à l’enfant, quel qu’il soit, est parfaitement menée. 

Tous les personnages sont crédibles et attachants. Des plus classiques aux plus exotiques, comme ce croque-mort qui « croque la vie à pleines dents » et écoute Dalida dans son corbillard lorsqu’il amène sa petite Alice à la crèche.

Peindre la pluie en couleurs, est un beau roman, une belle histoire d’Aurélie Tramier, notre chroniqueuse de Lire à Munich ! En le lisant, vous prendrez plaisir à retrouver plusieurs allusions à la Bavière, qu’elle chérit autant que son Sud natal. Et qui sait si vous aurez un jour la possibilité, au fil de la vie munichoise, de rencontrer en vrai cette romancière d’avenir.   

Agnès Tondre

Photo d'Aurélie Tramier
Aurélie Tramier@Astrid di Crollalanza

Peindre la pluie en couleurs,  éditions Marabout, colelction La Belle Etoile, prix public 19,90 euros.

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