The Walking Man : une présence rassurante

The Walking Man by J.Wildgruber, Archiv Nr 1392 © Muenchen Tourismus

Qui n’est jamais passé devant The Walking Man sur la Leopoldstrasse, la plus grande avenue de Munich ? Cette statue monumentale est devenue un des symboles de la ville de Munich. Si vous ne l’avez encore jamais fait, approchez-vous de ce géant de 17 m. Et observez. Ressentez l’émotion qui vous anime. Car, comme toute œuvre d’art contemporain, elle interpelle le spectateur. Installée depuis 1995 devant la Munich Re, l’une des plus grandes entreprises de réassurance du monde, cette sculpture en marche interroge. La conservatrice du fonds d’art contemporain de cette entreprise, Dr Susanne Ehrenfried-Bergmann, nous a livré ses interprétations lors de l’entretien exclusif qu’elle a bien voulu accorder à Vivre A Munich.

The Walking Man : un être tourné vers la ville

La posture de cet être, « das Wesen« , selon madame Ehrenfried-Bergmann, est résolument moderne. Car, contrairement aux majestueux lions, paons et autres aigles, habituellement posés sur des socles surplombant le regard des spectateurs, cette immense statue se tourne vers la ville. The Walking Man offre clairement une main, tendue à la fois pour exprimer une dynamique mais aussi pour aller à la rencontre de l’autre. Cette audacieuse statue symbolise ainsi davantage la communication que la puissance. 

Un passant comme un autre ?

Ce géant se fond dans le paysage urbain, tel un passant « en symbiose avec les peupliers de l’avenue« . C’est un personnage très stylisé : sans visage, sans couleur de peau spécifique, non genré. En ce sens l’œuvre de Jonathan Borofsky est très visionnaire ! 

Paradoxalement, ce « Walking Man » à la silhouette longiligne semble léger. Mais ce n’est qu’en surface. Car il est ancré à la manière d’un arbre centenaire, grâce à des racines massives et profondes. Ainsi il faut imaginer que les 17 m de haut en acier et fibre de verre sont symétriquement fixés par des fondations en béton. Au total, il approche un poids de 16 tonnes – quand même ! 

Un symbole de l’assurance ?

En faisant appel à l’artiste californien Jonathan Borofsky, la Munich Re a assis sa position d’entreprise internationale aux yeux de tous. Les 4.000 clients, des assureurs répartis dans le monde entier, mais aussi les 47.000 collaborateurs, s’identifient à ce géant qui va de l’avant. Sa démarche active symbolise, pour eux, la prise de risques éclairée. Et loin de n’être qu’un décor, elle incite à la communication, au dialogue.

Des liens tissés entre l’Art et l’entreprise

Carl von Thieme, fondateur de la Munich Re, a ouvert la voie à l’art contemporain dans l’entreprise dès 1912. Dr Susanne Ehrenfried-Bergmann a donc tout naturellement poursuivi cette volonté, « créant un lien entre l’art contemporain et l’entreprise en poursuivant l’assise internationale de la collection de Munich Re ».

Portrait de Dr.Susanne Ehrenfried-Bergmann © Munich Re

Désormais le fonds comprend quelque 3.000 objets d’art. Un trésor qu’il faut à la fois maintenir et faire évoluer. D’autant qu’il est archivé dans une Artothèque à disposition des clients et des collaborateurs, qui peuvent en disposer, lorsqu’ils organisent un événement par exemple. 

The Walking Man occupe, depuis presque 30 ans, une place bien attitrée dans la Munich Re et la ville de Munich. Respecté, jamais vandalisé, il a su s’imposer en douceur. Sa démarche, un pas en avant, littéralement Fortschritt en allemand, signifie l’évolution. Tout un symbole ! 

Agnès Tondre et Laure Wilkinson 

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