Le DOK.Fest existe depuis 33 ans à Munich, un bel âge et, comme disent les Allemands, un Schnapszahl (multiple de 11, comme dédoublé sous l’effet de l’alcool). Pour l’édition 2018 le Jury avait sélectionné 154 films. Impossible de les voir tous ! Néanmoins, au milieu d’autres mordus de cinéma, nous avons eu un coup de coeur pour un film français : « Visages, Villages » (Augenblicke: Gesichter einer Reise) d’Agnès Varda et J.R. Et comme il sort le 31 mai sur les écrans allemands, on aimerait bien vous le recommander.
Le DOK.Fest : l’autre festival du cinéma allemand
Munich fait découvrir la fine fleur des films documentaires depuis 33 ans déjà. Les réalisateurs sélectionnés par le Dok.Fest viennent de tous les horizons. Et leurs films décrivent la culture mondiale. Quant à l’organisation, elle repose sur 22 salles différentes dans la ville. Ainsi, en plus des petits cinémas habituels, l’école du cinéma et de la télévision ( HFF), le Bayerischer Landtag, le NS-Dokuzenter ou la Literaturhaus prêtaient également leurs locaux pour l’exercice.
C’est ainsi que nous avons découvert la salle de projection de la Pinakothek der Moderne. Si vous avez l’occasion, à l’avenir, de voir annoncés des films dans ce lieu, ne boudez pas votre plaisir. L’espace, en béton, est aéré, l’écran est gigantesque et le son est parfait.
Un palmarès plutôt noir
Les affiches le laissaient supposer : violence, explosion, interdits, risques, ambulances, masque à gaz…En gros, voir la vie en rose n’était pas le sujet !
On l’a constaté également dans les films récompensés lors de la remise des prix. Le premier est revenu à « the distant barking of dogs » de Simon Lereng Wilmont, le 2ème à « I am a bad guy » de Susanne Freund et le 3ème à « Demons in paradise » de Jude Ratnam.
Il faut croire que nous n’avions pas les mêmes goûts que le jury du DOK.Fest car nous avons surtout aimé un film chaleureux !
Une pépite
Sorti en 2017, ce film d’Agnès Varda « Visages, Villages« (Augenblicke : Gesichter einer Reise) est une sorte de pélerinage sur les routes de France. JR, ce jeune photographe de 34 ans connu dans le monde entier pour ses photos en noir et blanc XXL – en particulier des yeux gigantesques sur des wagons de fret – l’a menée dans sa camionnette-photomaton pour capter la vie des gens.
Espiègle, créatif, peu conventionnel mais très respectueux des personnes, leur duo est formidable d’humanité. Ils illustrent villages, fermes, usines ou containers à l’aide de poster géants très émouvants.
On en ressort boosté par cette ambiance feelgood. Et pour l’anecdote, ce film a été nominé pour les oscars 2018. Allez-y !
Agnès Tondre